
Le Centre de Formation judiciaire (CFJ), en collaboration avec le Programme Opérationnel Conjoint II (POC II), « Aar Bakkan Samm Yeleff », a démarré ce matin un séminaire sur le thème : « La traite des personnes et le trafic de migrants ». L’atelier, qui se déroule du 14 au 16 avril 2025, à l’hôtel Fleur de Lys, a pour objectif de rassembler les responsables des institutions de formation judiciaire et d’échanger sur le dispositif juridique et institutionnel de lutte contre la traite des personnes et le trafic de migrants.
Les inégalités socio-économiques et les instabilités politiques ont fini d’engendrer de nouvelles formes de criminalités transnationales notamment la traite des personnes et le trafic de migrants.
En conséquence, des mécanismes juridiques et institutionnels ont été mis en place au niveau national et international, notamment l’adoption du protocole additionnel à la Convention des Nations Unies sur la criminalité transnationale organisée et le plan d’action de lutte contre la traite des personnes validé en 2002 par les Chefs d’Etats et de Gouvernement de la CEDEAO. Malgré l’existence de cet arsenal, l’effectivité de leur mise en œuvre est entravée par la complexité des réseaux criminels.
Présidant la cérémonie d’ouverture, Monsieur Souleymane Teliko, Directeur général du CFJ a mis en exergue l’ampleur de ces deux phénomènes, en affirmant que : « La traite des personnes est une atteinte grave à la dignité humaine. Elle implique l’exploitation d’êtres humains, souvent les plus vulnérables, femmes, enfants, migrants en situation irrégulière, par la ruse, la contrainte, ou l’abus d’une situation de détresse. Son objectif n’est pas simplement de déplacer une personne, mais bien de l’exploiter sexuellement ou économiquement ».
Quant au trafic de migrants, il précisera qu’il « repose sur un accord en apparence consenti entre un passeur et un migrant souvent désespéré, à la recherche d’un avenir meilleur. En outre, il précisera que « Ce trafic aussi est une forme de violence. Il expose les migrants à des parcours inhumains, à l’abandon, à l’exploitation secondaire, et parfois à la mort ». Par ailleurs, il a poursuivi ses propos en évoquant les conséquences désastreuses de ces phénomènes : « La traite détruit des vies, fragilise les familles, étouffe l’espoir. Elle sape nos institutions en exploitant leurs failles. Elle réduit des êtres humains à l’état de marchandises. Le trafic des migrants mine la stabilité de nos frontières, engorge nos systèmes judiciaires et alimente l’économie parallèle ».
Monsieur Souleymane Teliko a conclu en lançant un appel aux acteurs judiciaires en ces termes : « Face à ces crimes, nous avons le devoir d’agir ensemble. En tant que magistrats, enquêteurs, responsables politiques ou membres de la société civile, nous devons renforcer notre compréhension, notre coordination, mais aussi notre humanité ».
Monsieur Thiery Assanelli, Contrôleur général de Police, Représentant le POC II, estime que durant ces trois jours, le curseur sera mis sur « les défis identifiés par les acteurs judiciaires et les dispositions à asseoir en matière de coopération interétatique et de renforcement des capacités des acteurs judiciaires ».
Cette rencontre régionale, qui réunit les responsables des institutions de formation judiciaire, sera le lieu de partage d’expériences afin de permettre l’élaboration d’un cadre juridique approprié destiné à faire face à ces fléaux.
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