
Le Centre de Formation judiciaire, en collaboration avec la Coopération allemande (GIZ), a démarré ce mercredi un séminaire sur le thème : « Le management du greffe ». L’atelier, qui se déroule du 23 au 24 avril à l’hôtel Pullman, a pour objectif de renforcer les compétences des greffiers des juridictions sociales pour une gestion moderne, efficace et transparente des services de greffe.
Un fonctionnement optimal du greffe est un gage de lacrédibilité des juridictions. En tant que point névralgique de l’administration judiciaire, le greffe joue un rôle fondamental dans la gestion des dossiers, la conservation des actes judiciaires, le respect des délais et la transparence des procédures.
Face à des défis récurrents notamment l’archivage défaillant, les lenteurs dans le traitement de dossiers relevant de leurs compétences, la digitalisation incomplète du service des greffes, il s’avère nécessaire de renforcer les capacités des personnels du greffe en matière de management organisationnel et administratif.
En ouvrant les travaux, Monsieur Souleymane Teliko, Directeur général du CFJ, n’a pas manqué de mettre en exergue l’acuité de ce thème, qui met en parallèle les défis et les opportunités d’une bonne gestion d’un service de greffe au niveau des juridictions sociales. Il a tenu à préciser que : « Le service du greffe social est un maillon essentiel du service public de la justice puisqu’il constitue bien souvent une porte d’entrée de notre système judiciaire pour des milliers de justiciables. Il est un pilier de notre justice sociale, un interlocuteur de proximité pour les partenaires sociaux et un garant de la régularité des procédures ».
Avec un environnement de plus en plus exigeant, des moyens limités, des attentes toujours plus fortes et la complexité croissante du contentieux social, le Directeur général du CFJ ajoutera, qu’en conséquence, « le greffe est tenu de veiller à la bonne gestion des dossiers, au respect des délais et à la mise en œuvre des décisions rendues par les juridictions sociales ». C’est pourquoi il appelle à repenser les méthodes de travail et à s’investir pleinement dans la formation et l’innovation managériale.
Mame Fatou Diop, Conseillère technique à la GIZ a préciséque l’activité s’inscrit dans la continuité du projet intitulé : « Ensemble vers la réforme du travail ». Ledit projet poursuit ses objectifs de renforcement des capacités des acteurs des juridictions sociales. Ses propos font état des faiblesses du service des greffes au sein de ces juridictions et de la réflexion à mener pour faire « face à l’augmentation des dossiers et aux exigences croissantes de transparence. Il est alors impératif de repenser l’organisation et le pilotage des services de greffe pour accompagner magistrats et justiciables dans les meilleures conditions ».
Pour Madame la Conseillère technique, cette formation vise cinq objectifs stratégiques :
1. Adopter les principes forts du management : leadership de service, responsabilité partagée, pilotage ;
2. Optimiser l’organisation interne : cartographie des tâches, fluidification des processus, équilibre des charges ;
3. Concevoir un système d’archivage normé : outils hybrides, traçabilité automatisée, sécurité renforcée ;
4. Renforcer la communication du greffe : protocoles de liaison interne et externe, information des usagers, retours d’expérience ;
5. Capitaliser sur les bonnes pratiques : partage intra-cour, diffusion rapide des innovations.
En initiant cette formation, le CFJ et la Coopération allemande posent les jalons d’une réforme en profondeur du fonctionnement des greffes sociaux. Au-delà de la transmission de compétences, il s’agit d’insuffler une culture managériale moderne centrée sur l’efficacité, la promptitude dans le traitement des dossiers, la qualité du service rendu aux justiciables, pour aboutir à une performance d’ensemble de la juridiction sociale.